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Bilinguisme

Des chercheurs, Carmit Tadmor, William Maddux et Adam Galinsky ont démontré qu’une expérience de vie à l’étranger pouvait augmenter la créativité. Voyager n’est pas suffisant, les meilleurs résultats étaient observés lorsque les individus partaient vivre à l’étranger tout en maintenant des liens avec leurs pays d’origine.

Parmis les facteurs pouvant expliquer ce résultat, les scientifiques avancent que l’adaptation à une culture étrangère a augmenté les capacités de résolution de problème des sujets observés.

Il faut aussi regarder du côté du langage. Les chercheurs Peal et Lambert ont mis en lumière une relation en bilinguisme et intelligence. Longtemps considéré comme source de confusion, le bilinguisme est aujourd’hui reconnu comme apportant une plus grande conscience métalinguistique, c’est à dire une aptitude à résoudre des tâches cognitives non associée au langage. Pour communiquer, le bilingue peux passer par deux chemins. Lorsqu’il recherche un terme pour exprimer ce qu’il veut décrire, il parcourt un chemin unique fait des subtilités linguistiques propres à chaque langage. Il peut donc enrichir sa description. Nous avons vu au début de cette ouvrage que la créativité repose sur les associations. Le bilinguisme permet d’avoir accès un des associations multiples et enrichies, c’est ce que l’on appelle la flexibilité cognitive.

Certains adultes ayant appris une langue tardivement ont remarqué que l’apprentissage d’une langue les a rendus plus ouverts, plus imaginatif ou plus matheux !

Bouddhisme

La vision bouddhiste de la créativité est intéressante car les recherches récentes nous apprennent que ces pensées intuitives ont aussi de solides bases scientifiques (comme c’est souvent le cas avec les idées bouddhistes). Dans le bouddhisme, l’art s’alimente de la vie. Le développement personnel de l’artiste lui permet de voir et d’exprimer le caractère unique de l’expérience quotidienne. Plaçant l’intuition au cœur du processus créatif, l’art généreux, libéré d’arrogance et de paresse doit permettre à celui qui produit comme celui qui observe de découvrir l’élégance. L’élégance c’est la compréhension de la structure essentielle des choses. Qu’est ce qui nous émeut, et pourquoi ? Le créateur est ouvert, apaisé, curieux et centré sur son ouvrage. Lorsqu’il atteint un point de concentration et de déconnexion de son environnement, le temps semble s’arrêter et les idées affluent.

Cet état de « flow », proche de la méditation a une explication chimique. Cet état permet de sécreter des endorphines et anandamides. Les endorphines diminuent la sensation de douleur, tandis que l’anandamide stimulerait les connnexions cérébrales. Si l’activité se maintient, le cerveau va finalement sécréter de l’ocytocine et de la sérotonine, augmentant la sensation de paix intérieure. Ce n’est pas tout : les études par électro-encéphalogramme de cet état ont révélé une augmentation des ondes propres à l’état de rêve (ondes thêta) !

A lire : « Dharma et créativité » de Chögyam Trungpa